La partie III de l’Ethique se donne pour but d’élaborer une théorie raisonnée/rationnelle des affects – disons des sentiments -, une géométrie de la vie affective, préalable indispensable à la constitution d’une éthique. Le domaine de l’affectivité constitue une dimension spécifique du régime mental dont la partie II a énoncé les lois objectives, sur le […]
Ce qui est vrai de la volonté (et, bien sûr, de notre corps) est vrai de tous les phénomènes de notre vie psychologique. Spinoza croit que c’est là quelque chose qui n’a pas été suffisamment compris par les penseurs qui l’ont précédé et qui semblent avoir voulu placer l’être humain sur un piédestal à l’extérieur […]
La troisième partie de l’Éthique est explicitement consacrée à la nature et à l’origine des affects. Ceux-ci sont de deux sortes : actions et passions. Les passions nous font ressentir impuissance et déchirement – c’est probablement là l’expérience fondamentale de ce que le spinozisme nomme la servitude. La recherche de la liberté consistera donc à […]
PREFACE L’approche habituelle des affects (passions, sentiments) humains est faussée/biaisée dans la mesure où l’homme est généralement considéré à tort comme « un empire dans un empire », c’est-à-dire comme ne suivant pas les lois communes de la nature, comme un être « extra-naturel », ayant toute puissance sur ses actions, doté d’un libre-arbitre. « Imperium in imperio » (formule très […]
Prop. 1 : Notre esprit agit en certaines choses et pâtit en d’autres, à savoir, en tant qu’il a des idées adéquates, en cela nécessairement il agit en certaines choses, et, en tant qu’il a des idées inadéquates, en cela nécessairement il pâtit en d’autres. demonstratio par 2, prop 40, sc 1 | 2, prop […]
Gilles Deleuze, Spinoza philosophie pratique, « Index des principaux concepts de l’Ethique », article « puissance » (extraits) p. 135-143. *** L’essence du mode à son tour est degré de puissance, partie de la puissance divine, c’est-à-dire partie intensive ou degré d’intensité : « La puissance de l’homme, en tant qu’elle s’explique par son essence actuelle, est une partie […]
Dans cet extrait, A. Matheron retrace la génèse des rapports de force inter-humains, tels qu’ils découlent de l’imitation des affects, à partir d’une lecture des propositions 27 à 40 du De Affectibus. *** Si un être quelconque imagine une augmentation ou une diminution de puissance chez un autre être dont la nature a quelque chose […]
Les propositions 53 à 55 portent sur le rapport de l’esprit à sa propre puissance d’agir, qui le porte spontanément à jouir de la contemplation de sa propre puissance. Les propositions 56 et 57 permettent d’introduire un double principe de diversification des affects, sur le plan des objets et sur le plan des agents : l’amour […]
Gilles Deleuze, Spinoza philosophie pratique, « Index des principaux concepts de l’Ethique », article « affects » (extraits) p. 70-72. *** Un mode existant se définit par un certain pouvoir d’être affecté (III, post. 1 et 2). Quand il rencontre un autre mode, il peut arriver que cet autre mode lui soit « bon », c’est-à-dire se compose avec lui, […]
C’est à la servitude – c’est-à-dire à la puissance des affects et à l’impuissance de la Raison – qu’est consacrée Éthique IV dans son ensemble. Une première forme de cette servitude est le jeu autonome des passions – c’est ce que montrent les 18 premières propositions. Mais la dépendance à l’égard des affects n’en est […]
Les premières propositions du De Servitute – 1 à 18 – développent la condition naturelle de servitude des hommes, en tant que ceux-ci sont généralement dominés par leurs passions – par la « force des affects » -, parce qu’il sont soumis aux rencontres et aux causes extérieures, en tant qu’ils sont des « parties » de la nature. […]