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Introduction au De Deo

La 1e partie de l’Ethique – De Deo, De dieu – développe l’ontologie fondamentale de Spinoza : qu’est-ce qu’être ? quelle est la « nature des choses » (natura rerum) ou l’ordre des choses ?

Ce qui reviendra à définir Dieu, car « Dieu » désigne pour Spinoza la cause de toute chose.

Pourquoi commencer par Dieu ?

La servitude des hommes est le résultat de leur ignorance : il faut donc développer leur connaissance des choses.

Or, connaître, c’est connaître par les causes.

Dieu étant la cause de toute chose, la cause 1ère ou fondamentale, il est logique de commencer par la compréhension de Dieu.

Leçon fondamentale du De Deo : il n’y a qu’une seule réalité (substance divine : Dieu) au contenu infini (infinie diversité qualitative – attributs en nombre infini – et infinie modulation en choses finies – modes en nombre infini ; cette réalité est intégralement rationnelle et donc intelligible à travers la connaissance des relations causales qui s’y produisent selon un système de lois.

L’univers est une « mise en œuvre généralisée de la causalité » (Moreau). Tout a une cause et tout est cause (ou puissance : tout produit des effets) : soit comme cause de soi et de tout le reste, (substance) soit cause d’autres choses que soi (modes). La causalité singulière de chaque chose (mode) est un fragment et un effet de la causalité (et donc de la puissance) divine (de la substance) : tout a une cause, y compris Dieu – qui se cause -, et tout est cause, y compris la plus humble des créatures.

Nadler : « L’intuition fondamentale de Spinoza dans la première partie est que la Nature est un tout indivisible, substantiel et sans cause externe – en fait, c’est le seul tout substantiel. En dehors de la Nature, il n’y a rien, et tout ce qui existe est une partie de la Nature et est amené à l’existence par la Nature selon une nécessité déterministe. Cet être unifié, unique, productif et nécessaire est tout simplement ce que l’on entend par « Dieu ». »

Enjeu déjà éthique et libératoire : comprendre la nature et l’ordre des choses, comprendre cette causalité généralisée, est la condition pour y vivre bien c’est-à-dire librement ; pour être soi-même au mieux cause.

Plan général du De Deo :

  • ce que Dieu est (son essence, ce qui est in deo) : prop. 1 à 15
  • ce que Dieu fait ou produit (sa puissance, ce qui est de deo ou a deo) : prop. 16 à 36.

Mais ces deux moments ne sont pas réellement séparés ni successifs : Dieu n’est pas avant ce qu’il fait (il n’est pas transcendant au monde) ; il est ce qu’il fait ; son essence est sa puissance, essence active.

Pour un plan détaillé du De Deo, voir cet article.

Pour un résumé du De Deo : lire cet article et cet article.

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